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Comment utiliser judicieusement les plantes ayurvédiques ?

Devant l’explosion de la demande en préparations ayurvédiques et leur multiplication en vente libre en Europe, il convient de rappeler quelques principes. La connaissance détaillée de chaque action, énergie, qualités associées,  des aliments, épices et plantes médicinales ayurvédiques est nécessaire pour bien comprendre le mode de fonctionnement de chacun.

Bien que les préparations ayurvédiques soient basées sur des matériaux naturels, cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas d’effet secondaire. La sûreté de ces derniers dépend de la méthode d’administration et de la prise en compte les besoins individuels de la personne.

L’administration orale d’une plante a un effet important sur les humeurs ayurvédiques ou « dosha » : stabilisation, perturbation,  ou support du corps en état de bonne santé.

L’Ayurveda et la vision des plantes médicinales.

La première mission de l’Ayurveda reste le diagnostic avant de préconiser n’importe quelle préparation, plante, alimentation voir même tout changement d’habitude lié au style de vie.

En effet selon le texte de Charaka, il n’existe pas de substance dans cet univers qui ne soit pas d’usage médicinal. La ligne suivante précise également qu’une plante non utilisée correctement ou male connue peut agir tel un poison.

Ainsi, toute plante ou substance végétale, animale ou minérale peut être introduite dans la pharmacopée ayurvédique à condition qu’elle en respecte les principes. Ce qui signifie que la dite plante soit intégralement connue et comprise dans sa nomenclature, ses propriétés, ses applications thérapeutiques.

Ce qui explique que seules 1200 à 1500 plantes du sous-continent indien ont été incorporées dans la pharmacopée ayurvédique il y a maintenant plus de 3000 ans.

On comprend mieux le vers sanskrit qui nous dit : « même le plus puissant des poisons utilisé judicieusement au dosage correct est un remède puissant, alors qu’au contraire, même une plante connue mal utilisée peut être pire qu’un poison. »

Par exemple, l ‘excès d’utilisation de curcuma, assèche les selles, et peut engendrer une constipation chez certaines personnes. Ont été observés, des changements au niveau du foie, de la thyroïde, des riens lors d’un usage prolongé de plus 4 mois à fortes doses. Enfin, il ne doit pas être utilisé chez des personnes souffrant de thrombopénie ou troubles de la coagulation.

Actions des plantes médicinales ayurvédiques.

Approximativement 90% des préparations ayurvédiques sont basées sur des plantes. Ces dernières ont une action plus importante sur le corps que les épices ou les aliments. Ainsi, une plante pourra changer le processus physiologique et stabiliser les humeurs ou doshas.

Et, pour cette raison elles doivent être utilisées avec prudence.  Les préparations ayurvédiques classiques à base de plantes sont connues sous le nom de « yoga » en sanskrit. Les formulations ou différentes combinaisons, ont été développées après plusieurs années d’expérience pratique en combinant les plantes pour obtenir un effet optimal. Les combinaisons polyherbales ont démontrée des effets prouvés tout aussi efficace que les plantes simples.

Hors en Ayurveda, la majorité des préparations classiques sont muti herbales avec des combinaisons qui vont de 3 à 30 plantes. Ces composants sont associés avec une telle précision et d’une telle manière qu’une formule est équilibrée et reproductible.

Une ou deux de ces plantes et de ces combinaisons seront actives, les autres  jouant un rôle de support.

Les plantes utilisées en support vont avoir chacune une action différente agissant comme des catalyseurs pour participer à une action correcte : absorption, transport ou à une réduction de la toxicité.

Plantes ayurvédiques, mauvais usages et auto médication :

Alors que l‘utilisation des plantes ayurvédiques et des épices est commune car sans effets secondaires, l‘utilisation de produits plus concentrés issus d’une plante unique prend souvent la forme d’un thé ou de pillules. Les plantes ayurvédiques sont généralement vues plus sûres et indépendantes de tout effet secondaire, ce qui n’est pas toujours vrai.

Sous les noms aujourd’hui bien connus et classifications doshiques « vata, pitta, kapha » les thés ayurvédiques sont marketés pour une prétendue efficacité sur les différents individus et correspondent à un déséquilibre des dosha.

D’une perspective ayurvédique, tout déséquilibre prend naissance au niveau d’une fonction impropre des trois doshas. Les textes mentionnent 80 pathologies pour vata, 40 pour pitta et 20 pour kapha…..La complexité de la physiopathologie moderne signifie que les symptômes qu’un individu présente sont en réalité souvent une combinaison de 2 ou 3 dosha.

Cette complexité montre bien que les préparations ayurvédiques sont elles aussi complexes. Dans les textes classiques, il existe 63 combinaisons majeures qui ont été listées et considérées comme ayant un effet thérapeutique. Par exemple : migraines, douleurs lombaires, arthrose, résultant d’un déséquilibre de vata dosha ou de toute autre combinaison. Ces maladies ou désordres ont différents mécanismes pathologiques et physiologiques qui se manifestent dans une même région du corps.

Pour traiter ces conditions, les plantes qui peuvent avoir un effet dans une région du corps donnée sont en général utilisées. (pour cibler un organe en particulier). Ainsi, les composés à base de groupes de plantes sont alors combinés de manière précise pour atteindre l‘effet désiré.

Ce qui signifie que des concepts indifférenciés de « vata, pitta, kapha » reliés sont en réalité absurdes. Or la plupart des thés mentionnés contiennent une variété d’épices utilisés communément.  Alors que ces derniers, pourraient être certainement consommés pour des raisons de rafraîchissement, il est certain qu’ils ne peuvent pas être curatifs.

Les parties de plantes sont également importantes. En fonction de la plante concernée et de la combinaison de fleurs, feuilles, graines, écorce, racines peuvent être sélectionnés.

La combinaison particulière qui est choisie résulte d’une pratique intensive basée sur l‘expérience des constituants nécessaires pour arriver à un effet maximal.

Les mécanismes par lesquels les préparations multi herbales et leurs extraits agissent diffèrent  des actions des plantes seules ou des substances synthétiques.

Le poly herbalisme prend ses racines dans les premiers textes ayurvediques. La recherche récente qui combine les plantes de différentes énergies ensembles permet d’augmenter leur effet : il s’agit du principe de synergie.

En effet, la plupart des pathologies sont causées par une multiplicité de facteurs qui conduisent à des symptômes visibles et invisibles, une combinaison de plusieurs herbes va agir sur de multiples cibles et en même temps fournir un soulagement visible et notable.

Ainsi, il existe une fausse conception qui est que toute préparation ayurvédique est sans danger puisqu’elle est naturelle. Ce qui est complétement faux.

En effet, les textes mentionnent que les médicaments ayurvédiques ont des effets néfastes quand ils sont préparés ou utilisés de manière inappropriée. Les textes insistent sur les facteurs à considérer lors de la sélection des formulations, particulièrement les composants incluant les plantes, leurs habitats, la saison pendant laquelle ils poussent, la meilleure manière de les collecter, la méthode se sélection, de conservation et le choix du processus, pharmaceutique de préparation.

Bien que les plantes soient naturelles et que leurs constituants varient du aux différents locations géographiques, conditions climatiques, hasards environnementaux, méthodes de collection, il est très difficile de standardiser ou de reproduire la qualité du produit fini.

La synergie des combinaisons herbales peut jouer un rôle important dans leur bio disponibilité. Il existe des différences d’une personne à l’autre en terme de macrobiote & d’activité hépatique jouent aussi un rôle dans l’absorption systémique. En effet, les méthodes d’administration sont différentes en Ayurveda, de la médecine conventionnelle.

Ce modus opérandi s’explique par le fait que les plantes agissent lentement et que leur absorption fait partie du métabolisme normal. En effet les préparations ayurvédiques nécessitent d’être métabolisées, puis absorbées avant d’atteindre leur cible par la circulation sanguine. C’est la raison pour laquelle la capacité digestive d’un individu  est de prime importance en Ayurveda afin d’éviter tout impact dommageable sur les intestins.

Les préparations existent sous des formes multiples qui sont liées à leur efficacité. Il faut comprendre qu’en en changeant la forme, l’efficacité peut être perdue. Les parties utilisées sont toutes aussi importantes.

En conclusion, de nombreux facteurs doivent ainsi être pris en considération lors de tout conseil ou toute prescription et malgré le fait que l’Ayurveda utilise des produits naturels, leur sécurité dépend de leur méthode d’administration en prenant en compte les besoins individuels. La consommation de préparations ayurvédiques avec la fausse croyance que les épices et les plantes sont sans danger peut conduire à de sérieux problèmes de santé. Aussi une connaissance parfaite des plantes et de leurs actions est requise avant toute consommation ou sélection.

Traduit et adapté de chakara samhita, Bhava Prakasha, effects & side effects of commony propagated ayurvedic pants in the market,Kumar & co, par Vd B Deschamps pour Heart of Ayurveda © tous droits réservés.

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Cet article ne se substitue pas à une consultation médicale, ni à une consultation ayurvédique, pensez à consulter.

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