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Le rasashastra ou la science de l’alchimie.

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Dans le domaine  purement pharmaceutique, le rasashastra représente la branche qui traite des  minéraux et des métaux de leurs variétés et caractéristiques.

Les progrès techniques ont apporté beaucoup au cours des siècles quant à leur utilisation thérapeutique et ce sans doute depuis le Moyen Age.

Il est important de préciser ici que cette science est dédiée à Shiva, dieu important dans le culte tantrique.

Le mot tantra ici  précise et doit être compris  simplement comme un cadre, un système ou un modèle.

Ce cadre peut avoir une dimension mystique car il est associé à l’école  de pensée shivaïte, qui elle met l’accent sur une approche systémique de l’enseignement au niveau pratique de sa création jusqu’à sa libération par le cosmos dans une forme de discussion entre Shiva et Parvati.

Les préparations minérales sont généralement calcinées à très hautes températures; avant elles sont plongées dans des liquides à des fins de purification et ainsi elles deviennent des oxydes et des sulfides, chimiquement non réactifs.

En réalité par ce processus de transformation, les particules sont transformées en nanoparticules et les préparations servent alors simplement de catalyseur pour enclencher un processus de guérison dans le corps.

Le mercure, le diamant, l’or ou même la simple coquille d’oeuf, matériaux à priori inanimés sont transformés en médicaments extrêmement puissants bien que  les dosages préconisés soient minimes , souvent de l’ordre du mg.

les origines du rasashastra.

Plus de 3000 ans avant notre ère, ces pratiques existaient déjà; le mercure était solidifié, les sulfures liquéfiés comme le prouvent les artéfacts d’Harappa et de Mohenjo Daro 2500 AJC. Cependant le développement de cette science n’a commencé réellement qu’au 8ème siècle avec un âge d’or  jusqu’au 14ème siècle.

Si les sciences modernes ont mis en lumière l’effet toxique de certains métaux tels que le mercure, les textes montrent que les anciens avaient conscience de cela et en avait tenu compte en faisant évoluer les techniques de purification.

Il existe différents procédés qui permettent de préparer des formulations à base de plantes et de minéraux sans toxicité et de les rendre très facilement absorbables par le corps humain tout comme les préparations métalliques et minérales modernes.

Ces procédés techniques utilisent la sublimation, la cuisson au four, l’incinération ou autres  processus par chaleur contrôlée, la réduction en poudre, les mélanges, le broyage à l’aide d’instruments spécifiques.

Lorsque l’on parle de formulations, les alchimistes expliquent qu’à l’exception de très peu d’entre elles, tout doit d’abord être purifié, puis converti en bhasma (cendres).  

Ce qui est atteint par un contrôle de chaleur en continu.

RasaShastra et alchimie.

Le RasaShastra a toujours été compris comme étant une partie de l’alchimie et développé au moyen âge, dans sa partie tantrique en vue de l’amélioration de l’humanité (augmentation de la durée de vie essentiellement).

La ligne de séparation qui existe entre l’alchimie et le Rasa Shastra réside simplement dans l’ensemble des tests chimiques sur les métaux pour vérifier leur toxicité. Seuls les produits qui avaient passés ces tests étaient appliqués pour les soins sur les êtres humains

Le travail des alchimistes qui consistait principalement en la transmutation du plomb en or ou du mercure en or, était considéré comme un pas supplémentaire en direction de la perfection humaine, bien avant d’utiliser ces métaux comme remèdes.

L’idée principale se portait sur un corps humain en bonne santé, en vue d’atteindre la perfection par les procédures de détoxification de l’Ayurveda.

Ce courant philosophique suit un chemin similaire à celui du yoga, des veda ou du bouddha.

En réalité, toutes les sciences orientales sont tournées vers un processus de libération, peut-être à cause de la compréhension du déroulement de ce processus qu’est la vie humaine.

Chaque courant de pensée guide le chercheur de manière pragmatique jusqu’à son objectif et considère ce qui se passe une fois l’accomplissement atteint la paix intérieure en ouvrant l’être à la spiritualité.

C’est cette vision qui s’est développée par de longs et fastidieux efforts dans tout le travail scientifique indien et en particulier dans le Rasa Shastra.

Développement de la science :

Rasa étymologiquement signifie elixir de vie, c’est un mot qui est attribué au plus important facteur de la vie.

Le premier tissu du corps en physiologie, c’est celui qui bouge, qui circule en permanence et pour les plantes il s’agit de l’essence, d’une substance.

La même signification s’applique au mercure qui lui aussi est dominé par Rasa et donc le métal ayant la plus grande importance, des propriétés distinctes et par nature des propriétés uniques. Il s’agit de celui qui est liquide.

Les poisons et substances animales utilisées en Rasa Shastra vont surtout servir à purifier / détoxifier les métaux et les minéraux.

Les substances sont classées par importances et  graduées sur une échelle de réaction avec le mercure.

Le mercure est la substance qui préserve les liens mystiques entre le tantra et l’alchimie , elle est considérée comme vivante. Dans le processus de conversion en substance réjuvenative, on passe par toutes les mêmes étapes que celle par lesquelles le chercheur en quête de libération va passer : le mercure est réveillé, affamé, nourrit, puis enfin tué en référence à l’incinération.

L’utilisation des minéraux se fait par voie interne mais également en externe, puisque porter une pierre constitue une protection contre le mouvement de certaines planètes.

La méthode de préparation :

Sélection du minéral selon certains critères et tests.

    • Shodhana = détoxification voir neutralisation de certains aspects toxiques,
    • Satva patan = extraction,
    • Bhasma karana= incinération,
    • driti nirmana = liquéfaction.

Le système de mesure utilisé pour le RasaShastra est plus précis que celui utilisé pour les plantes et les doses moindres et au maximum 120 /240 mg.

Le dosage se fait en fonction du matériau avec des règles alimentaires strictes pour qu’il puisse agir.

Aujourd’hui encore il existe des traditions ou le savoir  passe de maître à disciple, mais ce système est en voie de disparition, même en Inde.

Les compagnies pharmaceutiques qui commercialisent ces substances suivent des procédés de fabrication traditionnels; les avancées technologiques permettent un meilleur contrôle en aval.

Il faut bien comprendre qu’étant donné la lourdeur des procédés à mettre en place, ce type de médication n’est pas accessible facilement à la majorité de la population indienne en raison des coûts de fabrication.

Sources Amrita journal 2004, traduit de l’anglais et adapté par Vd Beatrice Deschamps pour Heart of Ayurveda © tous droits réservés.

Les pratique de Rasa Shastra sont actuellement illégales et totalement interdites en France, cet article est à visée informative exclusivement.

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Cet article ne dispense pas de l’avis d’un médecin, pensez à demander conseil.

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